25 mai 2017
Que m’apprennent les vovos (voyageurs volontaires sur les fermes bio) ? Les vovos m’apprennent à ne pas compter : à quelle vitesse j’aurais réalisé une tâche à leur place, quel temps m’ont-ils fait gagner – si c’est bien le cas -, et quelle énergie, tous comptes faits (ce que j’économise à ne pas faire certains travaux, ce que leur présence me demande en vigilance, en éloquence, en prévoyance, en patience…), combien me coûte leur tube digestif, leur exigence d’hygiène… Les vovos m’apprennent à faire avec (tout ce qu’ils sont). Les vovos m’apprennent à (me) faire confiance, et à plus forte raison quand ils parlent peu ou mal le français, que l’expression de leurs attentes et désirs, et la lecture de ceux-ci de mon côté n’est pas toujours aisée. Les encadrer me donne un cadre en retour. Les vovos bousculent parfois mes idées, les vovos me font voyager, les vovos peuvent m’apprendre un peu de néerlandais, et ces vovos-là m’aident aussi à mieux connaître ma langue. Les vovos m’apprennent qu’on peut être jeune, bien bâti, mais fort peu endurant, et peu résistant, et déjà un peu abîmé… Les vovos c’est pas tout rose mais ça compte, comme l’expérience d’un petit morceau de révolution sociale et relationnelle.