En chiffres – 5

6 septembre 2018

Ce qu’on travaille, ma compagne et moi, quand tout est entremêlé, de l’entretien du lieu qui nous abrite et nous permet d’accueillir des vacanciers, des temps passés à table par obligation hôtelière, de la production de fruits et légumes dont nous allons consommer une partie.

Non chiffré (non chiffrable sans travailler beaucoup (non chiffré) pour ce faire).

Ce qu’on travaille, quand on choisit son rythme, que celui-ci change en fonction de la saison, de l’humeur, de la fatigue, du temps qu’il fait, d’autres contraintes, mais pas de celle d’un enfant qui imposerait régularité et temps de vacance relative pour l’accompagner.

Non chiffré.

Ce qu’on gagne, et ce qu’on gagne à faire quoi (mesurer ce qui est rentable), quand – outre la connaissance du chiffre d’affaires et ce qu’il y a sur le compte en banque et en billets cachés sous le matelas – l’on ne prend pas la peine de compartimenter les dépenses professionnelles, ni de les séparer des dépenses personnelles (ou de vraiment faire un bilan de ce travail quand il est fait).

Non chiffré.

Ce qu’on aime, combien on aime ce qu’on fait, notre vie.

Très satisfaits (1) ? Satisfaits (2) ? Peu satisfaits (3) ? Pas du tout satisfaits (4) ?

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De nepasrepondre@vietravail.com. Afin de nous améliorer, nous avons besoin de votre opinion. Merci de cliquer sur le lien pour répondre à ce sondage de satisfaction sur le service de vie-travail dont vous bénéficiez.

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De nepasrepondre@vietravail.com. Rappel : afin de nous améliorer, nous avons besoin de votre opinion. Merci de cliquer sur le lien pour répondre à ce sondage de satisfaction sur le service de vie-travail dont vous bénéficiez.

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La vraie vie – 1

25 juin 2017

Qu’est-ce que cet homme a dit à l’écoute de ma description des activités du moment ? Il a dit « c’est la liberté », et ça n’avait tellement aucun rapport que ça m’a laissé sans voix. La liberté d’être son propre patron, presque son seul employé, d’être seul juge (avec ma compagne) de la nature et de la priorité de mes actes ? Peut-être bien, mais rien dans ce que je lui décrivais n’était de nature à la mettre en avant. Et qui n’est pas de trop mauvaise foi reconnaît que les chaînes sont partout, souvent plus spirituelles que matérielles d’ailleurs – alors la liberté ? Et si j’en vois, moi, de la liberté dans ce que je fais, je n’en connais que trop bien les limites aussi. L’une comme les autres ne sont pas connues de cet homme, qui me connaît peu en vérité. Mais c’est un homme, un de plus, qui veut avoir une idée sur tout, et particulièrement sur la bonne voie des choses. C’est, pour un habitant du pays, travailleur du bois, de l’arbre à la charpente ou à l’objet d’intérieur, néo-rural de la génération de mes parents, qui comme eux, voire plus encore, a bossé dur, et bosse encore, même retraité ; c’est un moyen, je le crois, d’associer sans le dire nos situations mutuelles de gros travailleurs en contact avec la nature, et par ce biais de voir sa propre vie sous l’angle de cette fameuse liberté. C’est une parole en définitive qui ne m’était pas adressée.

Sa variante venant d’étrangers – vacanciers, visiteurs, employés occasionnels – est celle qui consiste à qualifier ma vie de vraie ou d’authentique : proximité avec la nature, lien aux saisons, travail et quotidien mêlés (vie-travail) en sont les manifestations. Ce qui révèle avant tout non pas tant les frustrations que leur procure la leur (pas forcément si pesantes), mais surtout l’idée qu’ils se font de ce qu’elle devrait être, du décalage entre le réel et leur idéalisme plus ou moins dogmatique et fantasmagorique. Oui, c’est une affaire de fantasmes, et m’en voici élu l’objet à mon corps défendant. Démission : impossible. Le mythe est plus fort que toi.