Le métier – 14

28 juillet 2018

Au fond, le fait d’annoncer faire la sieste provoque bien peu de sarcasmes. Nos visiteurs, en mode détente, n’en comprennent que trop bien l’intérêt. Mais ils sont nombreux à avoir à la bouche la question de l’heure de mon lever. Et je suis en vérité plutôt gêné de l’admiration qui est la leur quand je leur annonce me lever, et commencer à vaquer, au point du jour. Ah, comme elle a de beaux jours devant elle la valeur travail ! Le mien de travail, qui démarre à la fraîche et se fait au grand air, est pourtant tellement plus enviable que celui de tou-te-s celles et ceux qui se lèvent tout aussi tôt – ou plus – pour se fader une heure ou deux de transport avant d’être à pied d’œuvre. Décevrais-je mes interlocuteurs en avouant par ailleurs que je ne m’astreins à cette contrainte que deux mois sur douze, quand l’activité d’accueil m’oblige véritablement à remplir mes journées jusqu’à la gueule, quand aucune échappatoire n’est envisageable à ce qui contrarie ma fainéantise ?