À l’avenir – 1

20 septembre 2017

L’écriture est mon risque. Je m’y trouve fort bien, mais il m’a jusqu’à présent semblé plus raisonnable de ne pas la pratiquer autrement qu’accompagnée de, enrobée par, mêlée à du dessin – du moins pour ce que je prétendais vouloir publier, ne fût-ce que pour une diffusion restreinte. Ainsi, pratiquant la bande dessinée ou le texte illustré ou un hybride des deux, je pensais me mettre à l’abri des déconvenues les plus méchantes : le dessin rattraperait toujours le texte s’il le fallait, et vice-versa. Et si les deux déconnaient, j’avais dans ma besace des trucs de mise en scène tout trouvés pour que la pilule passe quand même sans trop irriter. Mais il me faut bien me rendre à l’évidence je crois, qu’il s’agissait là d’une sécurité tout à fait fantasmée : il y avait toujours quelque lecteur ou lectrice pour regretter que l’un ou l’autre, du dessin ou du texte, tire le tout vers le bas… (Et je suis moi-même parfois ce lecteur pour les ouvrages des autres.) Ainsi maintenant que je me frotte à l’écriture brute, et tout en me sentant nu et vulnérable – quand ce n’est pas imposteur -, je me découvre excité par les perspectives qu’offre cette nouvelle orientation.