Le métier – 12

9 juillet 2018

Quand le système D règne en maître, l’on se trouvera, pour réparer quelque chose qui avait déjà été réparé, à devoir détruire tout ou partie de la précédente réparation – qui aujourd’hui constitue plus un obstacle au bon fonctionnement des choses qu’un atout – voire plus encore que ça, de fil élimé par le temps en aiguille rouillée hors d’usage. Le dernier rafistolage avait sans doute été conçu dans l’idée qu’il ne puisse être que l’ultime opportunité de faire durer l’objet et de ce fait pas pensé pour être aisément démantelé. Aussi, forcément, à m’efforcer aujourd’hui de tout faire pour pouvoir profiter encore un peu du service procuré par la chose, je peste contre le précédent bricoleur qui a mis sa patte au schmilblick… Tout en ne prenant pas vraiment la peine de faire du meilleur travail, soit quelque chose qui ne mette pas nécessairement le prochain réparateur dans le caca. Pas le temps. Et puis qui peut croire que cette affaire s’éternisera ? La fin est proche, j’en jurerais. Et si je suis celui qui tentera encore un sauvetage dans quelques années, je n’aurai cette fois à m’en prendre qu’à moi-même quant à la quasi-impossibilité de le faire qui sera très certainement opposée à ma volonté économécolo… Mais pas sûr que cette idée me console véritablement alors.

(Ici et maintenant, c’est une charnière de la porte de la caravane louée aux vacanciers qui nous préoccupe.)