Moi, citoyen – 18

13 mai 2018

On sait déjà qu’à cause de la fabrication de sa batterie (et outre même la question fatale de l’origine nucléaire de l’électricité), le bilan écologique d’une voiture électrique est plus qu’ambigu. On aimerait sincèrement savoir si la fabrication entière d’un bête véhicule moderne (thermique) peut véritablement – comme on nous l’affirme à longueur de temps, et avec un aplomb sans failles – être générateur de moins de pollution que l’usage d’une automobile déjà existante, toute vieille et délabrée qu’elle puisse être. À l’heure où l’on réforme le contrôle technique automobile, et dans une région où bien des vieilleries sembleraient, sans cela, vouloir arpenter éternellement le serpent des départementales, la question n’a rien d’anecdotique. Et puisqu’elle n’est pas posée, tant pis pour leurs propriétaires et pour les garagistes, tant mieux pour l’industrie automobile et pour les citadins. Ces derniers jouiront de cités un peu moins polluées où l’on pourra continuer à leur faire miroiter, comme unique prétention raisonnable, un avenir au service de la croissance économique, mère de tous les épanouissements. Quant à l’urgence de réformer l’agriculture pour ne plus polluer les campagnes et la nourriture de tout le monde, ne faisant pas les affaires de l’idéologie néolibérale, elle se voit cantonnée politiquement au catalogue des bonnes intentions qui s’épaissit à mesure que le développement durable prend du galon. Les actes, hum, attendront les prochaines élections…