Mes rouages – 3

22 novembre 2018

J’ai du talent mais je suis fainéant.

J’ai des idées mais je suis timoré.

J’ai de la chance mais j’ai peur que ça s’arrête.

Je suis aimé et j’aimerais savoir mieux aimer.

Je suis armé pour l’existence, et pratique en l’occurrence une certaine non-violence.

Aussi j’avance sans bousculer grand chose, sans laisser grande empreinte. Aussi je vis petit, mais tant voient trop grand. Aussi je risque peu, mais ce peu est mieux que rien.

Je fais la boule au ventre ce qui semble anecdotique pour d’autres. J’avance, anxieux, sans brûler les étapes, et veillant à ne pas me consumer de l’intérieur.

Je quitte la ferme plusieurs mois pour une vie urbaine, à l’étranger et par des températures polaires. Je rejoins ma compagne en pleins questionnements, ce qui me regarde, forcément.

Je m’apprête à être bousculé sans savoir à quel point, sans savoir si je saurai y faire face, m’y adapter. Mais je m’y sens préparé.