13 mai 2017
Faut dire que je suis riche. Riche de vrais trucs. Comme une compagne aimante, de la famille attentionnée, une poignée d’amis sur qui je pense pouvoir compter… Et puis cet héritage : ce lieu sur lequel je vis et gagne ma vie, cet écrin de verdure, de biodiversité, propice à l’émerveillement renouvelé et à l’exposition à titre de réalisation exemplaire. De tout ça je suis riche. Et moi qui voudrais un monde un peu plus équitable, moi cette richesse me pèse. C’en est trop pour un comme moi. Pour un si peu aventurier, si peu entreprenant. Je ne m’en sens pas complètement digne, et c’est lourd. Et je m’échappe de l’évidence qu’il faudrait que ça change en m’abîmant dans ce qui me semble le plus à ma portée : l’entretien de ce qui existe… et cause mon trouble. C’est un problème de riche. Vous avez le droit de ne pas me plaindre.