5 juin 2018
L’exploit, oui, mais qu’il profite aux nôtres (glorifier un migrant qui sauve un de nos enfants, mépriser ou ignorer ceux qui bravent la Méditerranée dans des conditions terribles).
L’exploit, oui, mais pas sans compétition (donner en exemple des sportifs stars plutôt que, par exemple, les anonymes qui font l’effort d’être à l’écoute des autres en muselant leur ego).
L’exploit, oui, mais imputable à quelqu’un (conception de nouveaux objets de consommation, d’œuvres d’art, de spectacles, quand la nature est déjà si riche de toute sa diversité, ses complémentarités, son évolution, sa résilience, son esthétique ; motifs d’émerveillement et d’étude renouvelés).
L’exploit, la came des premiers de cordée (qui le font) comme des plus humbles (qui l’admirent). L’exploit visible, l’exploit ostensible, l’exploit qui épate, qui repousse les limites. Mais c’est qui qu’on exploite au nom de l’exploit ?