10 novembre 2018
C’est ce qu’à l’inverse d’une plantation d’arbres rectiligne, on appelle une forêt.
C’est une forêt, certes, qui de loin fait des paysages bien monotones. C’est une forêt faite d’une essence – le pin maritime – qui acidifie les sols. C’est une forêt vulnérable aux incendies. C’est un vestige malheureux de l’époque des mines de charbon qui, alliées à la déprise agricole, ont favorisé la colonisation des montagnes par ce résineux – qui était planté pour élaborer le soutènement des galeries.
Mais c’est une forêt, et sous les houppiers haut perchés des pins, poussent, vivent, vivotent, attendent leur heure, selon les endroits et la luminosité (l’âge des pins), un peu d’herbe, des bruyères, des cades, des fougères, des filaires, des arbousiers, des chênes, des châtaigniers…
C’est une forêt que j’aime arpenter en automne, à la recherche de champignons. À ces occasions, la pluie n’est pas désagréable, une chute de grêle est une vraie bonne surprise et le soleil qui pointe après dessine un moment de grâce. Et même quand le temps reste à la pluie des jours durant, l’on peut jouir du contraste forestier des troncs des pins, noirs d’humidité, et des feuilles jaune vif des petits châtaigniers, sur fond rouge ocre de tapis d’aiguilles et de fougères en fin de vie. Le vert des houppiers en arrière-plan semble être tout revigoré à son tour de cette association chromatique opportune.