Moi, citoyen – 29

23 décembre 2018

À rebours de ce qu’on entend la plupart du temps dans les milieux écologistes radicaux (mais plus ou moins politisés), ne faudrait-il pas :

  • Appeler à une révolution matérialiste plutôt que spirituelle (fourre-tout) ? À une révolution du matérialisme ?

Regarder en face, rationnellement, ce qui fait de nous, humains, des êtres de nature, et à quel point on a besoin de cette nature, et comment on peut collaborer avec elle dans l’intérêt de toute la biodiversité.

Ne pas répondre par des croyances et des vœux pieux à des carences de connaissances et à des mécanismes de blocage complexes. Expérimenter méthodiquement les alternatives possibles aux logiques de pouvoir, d’exploitation et de rejet de l’autre… dans le respect des perceptions spirituelles de tous les acteurs, choses qui étant éminemment personnelles ne doivent en aucun cas se faire dogme, prétendre à une vision universelle.

  • Mettre l’accent sur l’intérêt à court terme (et non la nécessité de voir loin) de chacune des solutions (et non de toutes) à mettre en œuvre pour le futur ?

Si rien ne permet d’affirmer que toutes les actions écolos individuelles et collectives d’importance suffiraient, ultimement, à préserver l’humanité de la catastrophe écologique universelle (sauver la planète), elles ont néanmoins toujours ou auront dans un futur pas si lointain des effets désirables sur la vie de certains voisins terriens…

Ceci n’étant pas une disposition d’esprit pour se satisfaire des petits gestes des particuliers, faits plus ou moins en conscience, ni des petits pas, en avant, en arrière, des puissants de ce monde vers des lendemains moins durs, mais bien un moyen d’ouvrir les esprits à certains enjeux cruciaux en les abordant par un petit bout du problème, et par des solutions forcément partielles.

On comptera ensuite, en s’efforçant de les stimuler chez ceux à qui l’on s’adresse, sur l’envie d’approfondir, le besoin de mieux comprendre, la velléité à agir plus justement à mesure que l’on avance dans l’existence. C’est je crois le moyen le plus abordable de se prémunir de l’inertie provoquée par la globalité de l’enjeu écologique et par la croyance en certains besoins matériels (qui ne sont en fait que des habitudes humaines relativement récentes, et chez certains, que des envies suscitées par l’avoir d’autrui et le modèle établi par les marchands).

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.