Ma vie d’élu – 13

14 décembre 2018

Le deuxième adjoint au maire, comme la première adjointe et une autre conseillère municipale, m’a écrit regretter mon départ. Au cours de deux ou trois échanges par courriel il en a profité pour faire état de ce qui selon lui dysfonctionnait dans la manière de faire du maire. J’ai ainsi découvert une vision critique qui rejoignait la mienne sur certains points, mais je ne restai pas sur le regret qu’un dialogue entre nous ne s’installe que trop tard sur ce point : trop de choses nous séparent sur d’autres, et si je suis à même de faire la part des choses entre certains penchants très droitiers de cet homme et sa volonté réelle de servir sa communauté du mieux qu’il le peut, je ne pense pas que j’aurais su travailler avec lui en toute sérénité.

Je le regrette assurément, mais ne désespère pas que certains y arrivent dans d’autres petites communes où, outre les divergences de points de vue sur des sujets particuliers, les colistiers n’ont même pas de vision sociétale partagée pour les réunir. Sans doute est-il possible de se satisfaire d’une défense commune des intérêts de la collectivité locale, mais il me semble malheureusement que ceux qui ont cette vision en ligne de mire ne s’aventurent guère à imaginer l’inscription de cette localité qu’ils chérissent dans un environnement social, économique et écologique plus vaste. Ce que, naturellement, j’ambitionnais pour ma part.

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.