15 novembre 2018
Derniers grognements de sangliers dans la nuit.
Dernières gorgées d’eau non traitée.
Dernières vieilles pierres.
Dernières vallées embrumées.
Un ami m’a écrit « On dirait que tu pars 10 ans » quand j’évoquais, pourtant laconiquement, l’ampleur de ce qu’il y avait à régler avant le départ. 10 ans, 100 ans, 1000 ans ou quelques mois… Y a-t-il une différence notable alors que je me fais sédentaire justement depuis 10 ans ?
Le paysan est celui qui reste au pays. Qui je deviens aujourd’hui ? (Et puisque visiblement je ne le saurai que plus tard, comment je m’assume pour le moment ?)
Auteur : zazar
Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.
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