Motifs d’émotion – 9

31 octobre 2018

Quoi de meilleur que de se trouver à l’abri quand il pleut ? Il y a une certaine jouissance, même, pour dire vrai, à évoluer sous les gouttes, bien enrobé de pantalon, bottes et veste à capuche imperméables, et le chauffage domestique de l’organisme calé sur le bon thermostat.

La félicité est malheureusement éphémère quand un micro accroc dans le pantalon à un fil barbelé permet à l’eau d’infiltrer considérablement notre si précieuse forteresse.

Ainsi en va-t-il également de ma manière d’appréhender la vie. Que je me sente protégé, rassuré par de solides repères, et le monde pourra bien tanguer tout autour… Mais qu’un petit souci personnel vienne faire une entaille dans le sentiment de sécurité, et bien vite, à ce que mon quotidien se trouve ainsi gagné par l’infiltration des peurs en tout genre, il se peut que mon moral se désagrège comme un petit beurre dans une tasse de thé.

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.