22 octobre 2018
Je me reposais, depuis la reprise de l’activité il y a six ans, sur l’idée que les animaux entretiennent peu ou prou (tiennent propres) les quelques hectares auxquels ils ont accès. J’avais beau constater que c’était loin d’être le cas (contrairement à un troupeau qui va ratisser tout ou presque du petit périmètre où on l’aura provisoirement cloîtré, ma poignée d’ovins sélectionne bien vite ses pâtures favorites et en oublie le reste – quitte à râler parce qu’il n’y a plus assez à manger sur son parcours habituel), il semble que je n’ai pas voulu voir à quel point la broussaille gagnait.
Voici que, l’expérience aidant, et certaines circonstances également (obligations légales de débroussaillement), ça me saute désormais au visage. Alors devant l’ampleur du travail et la crainte des incendies, j’engage depuis ce printemps les mesures nécessaires. Mesures qu’il me sera tout à fait impossible de mener à leur terme avant mon départ, et qui seront très probablement difficiles à reprendre à mon retour en mai, quand les retards et les urgences à propos des cultures et de la mise en place de la saison d’accueil m’accapareront.
Aussi semble-t-il que ce ne soit pas l’année la plus judicieuse pour cette escapade canadienne… À moins qu’au contraire, j’aie encore la capacité d’encaisser ce bouleversement avant que, trop conscient des besoins du lieu et de l’activité, et trop engagé à tout mettre en œuvre pour y répondre, je ne sache bientôt plus même envisager de m’en éloigner que quelques semaines, ou seulement quelques jours.