En nature – 7

20 octobre 2018

C’est dur d’être en avance sur son temps. Les coulemelles sont de sortie mais n’ont pas encore déployé leur chapeau. Il y a celles – tout de même nombreuses – que je repère malgré leur camouflage chamois passe-partout, et puis celles que je rate, forcément – moins nombreuses, espérons…

C’est dur d’arpenter un pays sans paysans. Les ronces envahissent prés et sous-bois. Je m’y accroche plus ou moins sérieusement. La balade, que je voulais tranquille après une journée de labeur, se transforme en entraînement pseudo-militaire pervers. Mal chaussé de godillots en fin de vie, affaibli et imprudent, je manque de me blesser gravement quand un gros rocher dévisse sous moi…

C’est dur pour les sangliers aussi, que je dérange à plusieurs reprises, et dont la fuite se fait entendre par le bruissement soudain des ronciers où ils se croyaient à l’abri. Sans doute se vengeront-ils en dégommant de nouveau quelques-uns de ces champignons dont ils ne font de toute façon pas consommation…

C’est dur tout ça. Vivement la ville à la campagne !

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.