16 juillet 2018
Est-ce parce qu’on part cet hiver que je prends bien les choses ? (Parce que ça me fait peur de quitter la ferme une demi-année pour expérimenter le froid canadien – et réexpérimenter la vie en ville – que j’apprécie plus fortement ce que je vais laisser ?)
Est-ce pour ça que je ne me formalise pas outre mesure du début de saison touristique particulièrement mou, du mildiou qui gagne les cultures, des vacanciers belges grognons qui n’ont pas anticipé la chaleur, de la joie idiote suscitée presque partout par la victoire de ma patrie lors de la grand-messe footballistique, de la dernière panne de téléphone qui nous complique le travail, des sangliers qui se moquent de la toute nouvelle clôture comme de leur premier bain de boue, des visiteurs qui s’assoient sur nos heures d’accueil, perturbant notre organisation au cordeau…?
Ou bien est-ce que je prends juste de la bouteille et que ma petite expérience des problèmes surmontés m’enjoint à ne pas me rendre malade, me signale qu’il n’y a pas péril en la demeure ?
Voilà qui serait une sacrée bonne nouvelle en vérité pour le soucieux certifié que je suis.
Auteur : zazar
Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.
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