Mes rouages – 1

2 juillet 2018

Pas toujours facile à suivre, la politique du minimum efficient qui est mon système de fonctionnement. Elle me fera peu m’investir, faire peu d’efforts ou pas longtemps, toujours arrêté par la crainte que ce soit trop peu rentable (pour moi ou les autres), pas assez utile… Je ne donne volontiers de ma personne que quand je suis sûr du résultat, quand j’ai déjà expérimenté la démarche. Mais pour conjurer cette timidité, je multiplie les objectifs, je diversifie au maximum les engagements et les intérêts, et j’en paie le prix quand ma tête déborde et que ma conscience m’alerte sur la relative vanité de la chose.

Cela dit, c’est ainsi que par petites touches je me construis, que je tâtonne pour petit à petit me perfectionner un peu en tout, pour finir par mine de rien gagner en savoir et développer quelques savoir-faire. Me faut-il dès lors me plaindre de n’être véritablement spécialiste de rien ? De n’être qu’un élu superficiel, un adhérent dispersé, un citoyen renfermé ?… De ne savoir que me rêver naturaliste, ou activiste ?… De n’être pas un paysan à plein temps, viscéralement, pas un jardinier passionné, pas un éleveur attaché, pas un cuisinier obnubilé ?… De n’être ni un intello manifeste ni un manuel affirmé ?… D’être un créateur à la va comme je te pousse ?… Et pas même un cinéphile ou bédéphile accompli ?…

Sans doute il ne me faut pas m’en plaindre, et certainement cela n’empêche pas de chercher à progresser, et d’essayer de faire différemment.

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.