La pluie, le beau temps – 3

22 juin 2018

L’été, cette année, prend acte du calendrier qui dans les textes le fait débuter au solstice et il distille sa chaleur plus tard que d’habitude. Alors que je cours en tous sens, poussé à galoper par l’imminence de l’ouverture du camping et d’une table d’hôte quasi quotidienne, et les multiples détails à régler pour cela, et le jardin qui demande grande attention, il me faut également penser à m’adapter à cette chaleur en adoptant en express le rythme quotidien qui permet de survivre au climat méditerranéen estival : les premières siestes sont bienvenues quand la cagne nous pousse à nous cacher derrière les volets, mais je dois reconnaître qu’avancer soudainement le lever de presque deux heures, pour accumuler la fraîcheur de potron-minet, est de prime abord une petite épreuve pour le couche-tard que je suis (et que je contrarie moins en hiver). Un jour – ou un soir -, il me faudra sans doute me pencher sur les raisons qui font que j’ai le sentiment de ne jamais avoir assez fait de mes journées, qui me font les étirer le plus tard possible.

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.