En culture – 1

22 juin 2018

Le cinéma de la ville du coin a muté en multiplexe il y a deux ans. Multiplexe a tué le cinéma.

Multiplexe propose plus d’Art et essai, mais le fait dans sa clinquante atmosphère gigantic-plastique-bonbons à vomir, et derrière trente-six couches de publicités éreintantes, et – malgré la débauche de réclames – pour bien plus cher la place qu’avant. Multiplexe parvient à me dégoûter d’aller goûter aux sensations du grand écran et du son qui enrobe, de l’émotion partagée avec des inconnus dans la pénombre. Je préfère désormais au cinéma le pépère DVD sur l’écran platounet du banal ordinateur ou sur le vieux poste TV années 80 que je possède et qui ne sert qu’à ça. Quand le progrès enferme les gens chez eux… On connaît la rengaine, mais j’aurais bien aimé ne pas me sentir concerné, penser qu’avec de la volonté, on pouvait encore avoir accès aux trésors dans de bonnes conditions. C’est vrai dans d’autres domaines, plus au cinéma presque près de chez moi.

Reste tout de même, et ce n’est pas rien, le cinéma itinérant en Cévennes, qui vient aux villages y distiller de la volonté et de la créativité, qui peut proposer un succès du moment et oser la VO la fois suivante. Mais reste que c’est très occasionnel et qu’après une journée de travail, la tentation est grande, souvent, de ne pas se lancer une heure sur les routes sinueuses pour aller se faire une toile et en revenir (quand, à la ville, après une journée de courses, je suis à pied d’œuvre pour le faire). Dans le meilleur des cas, ça donne un covoiturage de copains-copines et le partage des sentiments dans la voiture au retour. Mais c’est chose pas toujours simple à organiser, puisque naturellement, tous et toutes sont également fatigués le soir, lassés de la route, consommateurs de films sur ordinateur…

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.