5 juin 2018
Récolter des bouscasses de châtaignier en terrain périlleux.
Semer, repiquer, planter, désherber, éclaircir, biner, butter, pailler.
Ne pas avoir à irriguer, sauf dans la serre.
Faire la coupe de printemps aux murettes des jardins des ronces qui y prennent leurs aises.
Se croire sous les tropiques en observant la végétation boostée par les précipitations.
Se croire en automne par le climat, et trouver quelques bolets. Devoir faire avec le passage précoce des mouches de fermentation dans le seau de compost de la cuisine.
Enlever le pourri dans les fraises avant de les manger.
Faire un passage préventif de bouillie bordelaise dans les plants de tomate. Les tuteurer avec piquets de châtaignier et ficelles à ballots.
Semer des laitues, repiquer le semis précédent, biner la plantation d’avant, déguster les premières feuilles de la première de l’année.
Aller échanger mes plants légumiers en surplus contre quelques fleurs et plantes aromatiques à la matinée Troc des plants du coin.
Distribuer leurs plants d’oignons doux à ceux qui s’étaient joints à ma commande.
Découvrir seulement aujourd’hui un de nos arbres fruitiers et goûter pour la première fois les mini-fruits de cette espèce. Apprécier l’amélanchier.
Changer la bâche du tunnel d’abri à foin et à migou (fumier de moutons en estive).
Se pencher plus sérieusement sur la protection du terrain contre les incendies. Racheter une lame de débroussailleuse.
Casser la chaîne de mon élagueuse quand je me décide enfin à tailler la haie de charmes qui fait de l’ombre aux petits fruits.
Avancer encore un peu le travail entamé sur la clôture lors de la journée solidaire.
Commencer à remonter l’abri pour les ânes qui s’est écroulé cet hiver, avec mes belles nouvelles bouscasses, et mon père.
Se mettre en quête de foin car mon fournisseur habituel s’est fait rincer sa récolte.
Se rendre compte, aux trous dans les feuilles des plants de tomates, qu’il a (légèrement) grêlé quand j’avais le dos tourné, ou les yeux fermés.
Continuer à recevoir et à éplucher distraitement le Midi Libre, bien que ma compagne n’en soit désormais plus la correspondante locale.
Lire une nouvelle de Gébé à la soirée scène ouverte du premier vendredi du mois, dans un mas d’une commune voisine.
Chanter en travaillant, et se demander, vu le plaisir que j’y prends, quand j’aurai le cran de m’entraîner vraiment, et de proposer mon récital aux ouïes d’autres êtres vivants – bipèdes notamment – que ceux qui peuplent mes jardins.