Le pays – 13

3 juin 2018

À se tenir la plupart du temps loin du village, et à connaître la fâcheuse tendance des ragots à y circuler bon train, il est forcément déstabilisant, à l’occasion de la tenue d’un évènement, d’affronter tour à tour plusieurs mines patibulaires, qui pourtant vous manifestaient hier encore, ou avant-hier, une certaine sympathie. Alors plutôt que de se perdre en prospectives sur les raisons de ce soudain dédain, nous trouvons préférable, ma compagne et moi, en nous forçant un petit peu, de ne pas s’appesantir sur ces liens de toute façon superficiels, et de profiter doublement de ceux qu’on croit plus sérieux, et qui, semble-t-il, ne font pas la girouette, ou annoncent clairement la couleur quand un truc ne passe pas. Le sourire restera néanmoins de mise en toute circonstance auprès de tout un chacun, par présomption d’innocence, droit à la mauvaise humeur et à changer d’avis demain… La balle dans le camp des autres, toujours.

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.