16 mai 2018
Ça ne devrait en vérité pas demander beaucoup de mots pour le dire. Trois tout au plus. Mais il y a que je ne peux m’empêcher – à tort ou à raison – de broder autour.
Ça aurait pu donner lieu à un poème court, un haïku. J’en ai écrit par le passé, mais ça demande un certain état d’esprit dans lequel il me faudrait préalablement me remettre. On ne virevolte pas impunément entre prose et poésie…
Je ne sais pas à quelle variété elle appartient. Je ne saurais bien communiquer sa couleur sans la trahir, l’aplatir, la vulgariser. Quant à la nature de son odeur, cela me serait encore plus difficile. Mais à tout le moins, elle m’a comblé. Furtivement, le temps d’une inspiration (la deuxième est déjà sacrément moins parfumée), elle m’a fait tourner la tête.
Levons le mystère, c’est juste une rose, une plante parmi d’autres dans mes jardins, qui a trouvé le moyen de capter mon attention, de sortir du lot… Et qui m’a donné l’occasion de m’asseoir pour écrire, de profiter aussi de tout le reste autour.
Prose pour une rose… Il a d’ailleurs l’air de se demander ce que je peux bien retranscrire, cet énorme lézard vert, juché sur le haut du muret en grès et quartz blanc. Gros lézard qui semble gonflé artificiellement par les importantes précipitations des dernières semaines. Gros lézard – ou bébé varan ? – ton regard m’intimide, je retourne à ma rose. Elle est habitée seulement d’insectes placides dont je ne discerne pas les organes oculaires.