Moi, citoyen – 17

11 mai 2018

Pour Nature & Progrès, j’ai visité un paysan maraîcher, éleveur de moutons et de poules, et castanéiculteur. Pour Nature & Progrès, une paysanne éleveuse de chèvres, fromagère et castanéicultrice m’a visité. Des adhérents non-producteurs nous y ont accompagnés, ont décortiqué avec nous les activités et les qualités de nos fermes, leurs contraintes et les défis à y relever, ainsi que la cohérence avec notre mode de vie et de consommation (des non adhérents étaient là aussi, à la découverte des fermes et de Nature & Progrès). Ceci représentant la première étape du Système Participatif de Garantie qui en compte trois, et choisit d’impliquer les citoyens dans la production alimentaire, de leur donner voix au chapitre quant aux méthodes agricoles.

Chez Nature & Progrès, progrès est à lire au pluriel : si les exigences envers la nature sont très élevées, la perfection n’est qu’une abstraction qui ne vaut que comme objectif sans cesse réinventé. Associer rigueur et bienveillance génère des rapports humains honnêtes et collaboratifs, et ces relations-là sont mères de progression.

Quand les cahiers des charges de l’Agriculture Biologique officielle permettent à l’industrie de s’y faire une bonne grosse sale place ; quand les contrôles – réalisés par un organisme mandaté par l’État – actent de la simple obéissance à des règles dans un domaine donné seulement, voire pour une seule et opportuniste production ; quand le seul progrès qu’on nous vend dénué d’adjectif est technique ou technologique et s’accompagne souvent de régressions sociales et écologiques… Nature & Progrès s’impose en véhicule d’espoir concret : moyen de lutte constructive contre l’obscurantisme et les dogmes industriels néolibéraux, et initiative collective soucieuse du bien commun à travers la pratique et la promotion de l’agro-écologie.

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.