Riche ! – 5

7 mai 2018

Impôts et redistribution me semblent, sur le postulat, plus garants d’équité que loto et fondations. Reste qu’il y a des jours où, le nez dans ses affaires, on se dit que s’il y a plus nécessiteux ailleurs, un petit pactole tombé du ciel ici ne serait assurément pas gaspillé en superflu, ne servirait vraiment aucun objectif capricieux, aurait sans doute in fine toute vertu contre les insomnies de ma compagne et mes reflux gastro-œsophagiens…

On se prend à rêver de remise en état et aux normes des canalisations, d’un bassin de rétention, d’un forage, d’une phyto-épuration, d’abris à bois mieux pensés-placés, d’un mur digne de ce nom à la cave, d’un circuit de chauffage vraiment au point, d’un conduit de cheminée plus sécuritaire, de meilleure isolation, d’un nouveau plafond ici, d’un nouveau toit là, de panneaux solaires, d’un vélo à assistance électrique et du temps pour l’utiliser à la place de la voiture… Et de clôtures remises à neuf un peu partout, et les murettes itou, et de débroussaillement plus assidu, et d’entretien des chemins plus à jour… Des employés, quoi ! Et un tracteur, pourquoi pas ? Et un poêle dans le bureau-internet et logement des vovos, des toilettes sèches (aux normes) et de meilleurs oreillers dans les chambres d’hôtes, un autoclave et l’atelier de transformation digne de ce nom qui va autour, un stand et du matériel de foire entièrement revus et corrigés… Et un beau site internet, des flyers revisités, des étiquettes de confitures autocollantes… Et des rapports faciles avec les gens, de l’écoute, de la bienveillance… Et la santé, hein… surtout la santé ! Euh, je m’égare (si ce n’était le cas déjà par ce fantasme même de fortune opportune).

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.