Activités du moment – 5

21 avril 2018

Trembler de tout mon corps en étouffant un début de feu de cheminée.

Repiquer les petits plants en godets individuels. Et semer à nouveau.

Couper les engrais verts aux jardins, griffer le sol avec l’âne et l’outil adapté, et les premiers vovos de l’année.

Bâcher le bout des deux serres.

Se désoler d’un compost trop peu décomposé.

Chercher des morilles et trouver des asperges sauvages.

Attraper une petite crève mâtinée d’allergies quand le temps passe soudainement de l’hiver à l’été.

Travailler en caleçon parce que j’ai oublié de mettre un short.

Penser à l’été québécois en humant l’herbe coupée.

Galérer pour mettre en place ce blog.

Laver tous les draps, qu’une souris a pris pour nid.

Se remplir de chants de grenouilles.

Réinstaller une ruche de biodiversité (où l’on n’y récolte rien), et attendre qu’un essaim s’y installe.

(Puis lire que la prolifération de ce genre de ruches bien intentionnées peut être nuisible aux abeilles sauvages dans les endroits où la ressource nectar se fait rare, les conditions de survie difficiles.)

Réoffrir aux moutons accès au pâturage et au crapahutage.

Retrouver le grand paon de nuit et sa triste danse contre le carreau de la fenêtre de la cuisine, le soir.

Retrouver ma compagne et me voir à nouveau séparé d’elle, qui voyage outre-Atlantique auprès de sa mère malade.

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.