Ma vie d’élu – 9

12 avril 2018

C’est en me promettant quasiment une démission prochaine que je sèche la dernière réunion du Conseil Municipal, sûr d’avoir enfin mis à jour une incompatibilité décisive avec la fonction après une réunion en commission de l’Agglomération…

Je n’ai pas assez arpenté le territoire, je connais bien mal les lieux et les personnes. Je n’ai affaire qu’à des inconnus qui disent des choses que je ne comprends pas. De fait je crains d’à mon tour ne pas être compris si je m’exprime. Je n’exprime presque rien. Aussi rien n’arrive qui me fasse me sentir un peu plus appartenir à la communauté pour laquelle je me suis engagé par le biais de mon élection.

C’est une mission de retraité. De vieux ancré dans le territoire, et qui dispose de bien du temps. C’est tout ce que je ne suis pas.

C’est une mission de retraités, qui de leurs grandes oreilles de vieillards, devraient avoir pour devoir d’écouter attentivement la population, des plus jeunes aux plus âgés… Et de ne décider de rien sans eux, de ne mettre en pratique que les décisions qui seraient issues des diverses commissions composées de citoyens et d’élus.

C’est une tâche qui, pour un travail serein et une responsabilité claire, devrait être rémunérée, du simple conseiller au maire, en passant par les adjoints. D’ailleurs tous devraient être adjoints délégués à une ou plusieurs commissions, et maire n’être que le titre honorifique de celui qui se fait le relais de la population, via le Conseil, auprès de toutes instances.

Ça ne résoudrait pas tout, j’en suis convaincu, mais ça se rapprocherait un peu de ce qu’on est, me semble-t-il, en droit d’attendre de ce qui se dit Démocratie.

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.