Fils de – 4

8 avril 2018

L’émotion procurée par la mort de ce chanteur m’a pris par surprise. Il était vieux et je ne le connaissais pas personnellement ; vraiment pas de quoi s’en affecter a priori. Mais il m’accompagnait depuis l’enfance. Et même si je m’en étais un peu éloigné ces derniers temps, je me souviens d’une époque pas si lointaine où lors d’un déplacement pour plusieurs mois, condamné à sélectionner drastiquement ce que j’emportais, je ne parvenais à renoncer à ses disques, considérés alors comme des morceaux de moi.

Aujourd’hui seulement je réalise qu’Higelin, le flamboyant, le pathétique, est un petit peu mon père… Que mon père, le créatif, l’absolutiste grandiloquent, est un peu Higelin. Deux vieux bonshommes, plus ou moins, qui ont évoqué la mort sans détour, avec joie, avec panache. L’un l’a déjà trouvée, et l’autre, sept ans derrière, pourrait n’en être plus tellement loin. Cela sans doute est ce qui m’émeut particulièrement.

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.