Le pays – 8

4 avril 2018

En définitive, il semble que chez nos voisins de forêt occasionnels qui accueillent un couple en yourte sur leur terrain, le besoin de tranquillité soit encore plus fort que celui de se donner bonne conscience. Les habitants de l’habitat nomade ont récemment été invités à ne pas se sédentariser plus en cet endroit.

La jeune femme qui vit dans un gîte, chez moi, provisoirement est, elle, soucieuse de s’installer durablement avec le moins de vagues possible. Elle posera sa yourte près du terrain qu’elle compte cultiver sur la commune, et la cachera le plus possible pour satisfaire le maire – conciliant -, en plus d’elle-même qui souhaite rester discrète. Mais elle fera ce qu’elle peut, parce que les voisins du terrain, à qui elle demandait le micro bout de territoire planqué ad hoc, ont rejeté sa demande sans même la rencontrer.

Les raisons de chacun m’étant inconnues, je ne peux pas m’indigner de leurs décisions. Mais, n’en déplaise aux jaloux de tout poil, il me faut constater que le choix de la vie en yourte n’a rien du parcours pépère… Et que le type d’existence que ça induit, loin de l’eau courante, de l’électricité à volonté, de l’espace gage d’intimité et d’une régulation aisée des températures, n’a rien pour séduire la majorité des gens.

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.