8 mars 2018
Fils unique, j’ai parfois exprimé, enfant, l’envie absurde d’un frère de mon âge. Et j’ai, selon ma mère, dit fréquemment que je m’ennuyais.
Il y a bien longtemps que je ne m’ennuie plus profondément. J’ai appris à ne pas m’ennuyer, j’ai tout fait pour, et, bien que je ne m’en rende plus vraiment compte, c’est toujours le cas aujourd’hui. Je continue, habitude de très longue date, à me déplacer avec lecture et carnet de croquis, bien que cela ne me serve presque plus jamais. J’ai rempli ma vie d’assez de choses, je me suis créé assez d’obligations (professionnelles, associatives…) et d’opportunités (créatives, culturelles…) pour ne plus m’ennuyer – sauf accident. Et je me tiens relativement éloigné des autres parce qu’ils contrarient ma gestion de l’ennui. Avec eux, je ne suis plus maître du rythme des choses. C’est embêtant, et je ne veux en aucun cas leur imposer le mien.
Enfant, je m’ennuyais de compagnie, aujourd’hui c’est le contraire qui arrive. C’est sans doute plus préoccupant, mais par la force des choses de mes obligations, je suis très loin de me couper du monde (et de son potentiel nourricier), sans même parler de ma vie de couple. Il y a sans doute un certain équilibre là-dedans.
Auteur : zazar
Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.
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