La pluie, le beau temps – 2

1er mars 2018

Ah qu’il est doux de voir tomber la neige, quand elle ne rime pas avec tracas. Bien rentré de ma virée commerçante, poussé sur les routes pour rien d’autre dans l’immédiat, je peux à loisir savourer le spectacle… Avant que ne me rattrape l’urgence de déblayer le dessus des deux serres – à trois reprises en 24 heures, jusqu’au cœur de la nuit – d’un poids qui pourrait vite s’avérer hasardeux.

C’est un abri pour les ânes des randonneurs d’été qui aura finalement fait les frais de l’épaisse couche de neige fraîche en s’écroulant sur lui-même. Je l’ai vu venir, impuissant à le libérer du lourd manteau blanc qui fragilisait l’édifice de conception maison, et y interdisait de fait toute tentative raisonnable de déneigement.

Une construction tombe, un agneau se dresse. Entre gel sévère – la nuit d’avant – et flocons par milliers, une brebis a comme bien souvent choisi des conditions climatiques extrêmes pour mettre bas (elles aiment aussi la pluie battante). Y a-t-il instinct, pulsion, intention ? Quoi qu’il en soit, le pitchou, s’il survit à ça, c’est un fait, part du bon pied.

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.