Moi, citoyen – 13

27 janvier 2018

Ce dont on ne se prive pas en vacances : le poisson frais et la bière artisanale, ce serait dommage de passer à côté ; l’envie de mascara soudaine de ma compagne, une fantaisie ; quelques coups à boire au troquet du coin et quelques crêpes au resto à l’angle ; des folies en friperies haut de gamme… La note est vite salée, j’aurais pu m’en douter.

En fait je mets des chiffres sur ce que je ne faisais que pressentir, relativement à ce que notre mode de consommation habituel nous coûte plutôt peu. J’ai presque envie de me mettre à fumer pour l’occasion afin que le tableau soit complet. Mais sans aller jusque-là, et sans caricaturer, n’est-il pas temps d’opposer aux sempiternels « le bio c’est cher » quelques nuances salvatrices quant au pouvoir des légumineuses et de l’imagination ? N’est-il pas temps de voir en face que se faire du bien sans se ruiner c’est d’abord une question d’éducation et de culture ? Qu’est-ce qu’elle en dit notre Éducation, celle qu’on dit Nationale ? Et la Culture, celle du ministère dédié, qu’est-ce qu’elle en dit ? Sans doute qu’elle a des chats plus nobles à fouetter et surtout rien à prêcher…

Alors les marchands récupèrent le sujet, et prêchent, eux, sans se gêner, mais toujours pour leur paroisse, et avec toute la malhonnêteté créative dont ils ont le secret.

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.