8 janvier 2018
La normalité, c’est les films étrangers doublés en français, donc trahis, abîmés. Si rien n’est mentionné à leur annonce, on sait que c’est le cas.
La normalité, c’est l’agriculture chimique. S’il n’est pas marqué dessus que le produit est bio, si l’agriculteur ou le transformateur n’a pas fait les démarches, fourni les garanties pour cela, il y a les plus grandes chances qu’on ait affaire à un mode de production polluant.
La normalité, c’est la mode, quoi qu’elle implique en terme de coûts sociaux, environnementaux, et psychologiques quand certains n’ont pas les moyens de s’y conformer, et s’en sentent de fait marginalisés.
La normalité c’est la promotion du progrès technique, qu’on appelle progrès tout court et de la croissance économique qu’on dénomme simplement croissance, histoire que ces notions très critiquables passent pour incontestables.
La normalité, pour toutes ces raisons et bien d’autres, c’est dur à accepter, et difficile à dénoncer sans passer pour moraliste ou méprisant. Et l’anormalité, c’est pas évident à porter quand on tient à rester discret, présentable, acceptable… Combien de concessions à la normalité, plus ou moins grandes, et qui freinent un peu partout la progression du savoir, le développement des alternatives ?