C’est normal – 1

8 janvier 2018

La normalité, c’est les films étrangers doublés en français, donc trahis, abîmés. Si rien n’est mentionné à leur annonce, on sait que c’est le cas.

La normalité, c’est l’agriculture chimique. S’il n’est pas marqué dessus que le produit est bio, si l’agriculteur ou le transformateur n’a pas fait les démarches, fourni les garanties pour cela, il y a les plus grandes chances qu’on ait affaire à un mode de production polluant.

La normalité, c’est la mode, quoi qu’elle implique en terme de coûts sociaux, environnementaux, et psychologiques quand certains n’ont pas les moyens de s’y conformer, et s’en sentent de fait marginalisés.

La normalité c’est la promotion du progrès technique, qu’on appelle progrès tout court et de la croissance économique qu’on dénomme simplement croissance, histoire que ces notions très critiquables passent pour incontestables.

La normalité, pour toutes ces raisons et bien d’autres, c’est dur à accepter, et difficile à dénoncer sans passer pour moraliste ou méprisant. Et l’anormalité, c’est pas évident à porter quand on tient à rester discret, présentable, acceptable… Combien de concessions à la normalité, plus ou moins grandes, et qui freinent un peu partout la progression du savoir, le développement des alternatives ?

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.