Avec les bêtes – 13

8 décembre 2017

Chats de ferme ou bien de maison, nous faudra-t-il choisir ? Pour ma compagne, c’est tout choisi : si leur place est dehors la nuit et la distribution de croquettes limitée en journée, pas question de se priver de leur douce présence quand on est à l’intérieur. Moi, peu combattif, et sans doute trop amoureux de leur compagnie également, je me contente de déplorer les attentes devant la porte close ou la gamelle vide, en lieu et place de quelque chasse nécessaire. Surtout à l’heure où un nouveau-né faiblard chez les moutons sort condamné d’une bien mauvaise nuit parce que les rats lui ont consciencieusement grignoté l’anus et le bas de la queue.

Je sais aussi que le printemps verra les félins domestiques chasser de nouveau, le froid hivernal les encourageant davantage à se terrer en intérieur. La présence de chats errants, volontiers agressifs, autour de la maison, n’encourage pas non plus à laisser les nôtres un peu plus à leur merci… Ce qui serait le cas si on les sous-alimentait afin qu’ils chassent plus. Chats de maison ou de ferme, il nous faut bien sans doute accepter de posséder en la matière une sorte d’hybride tout ce qu’il y a de contemporain à l’heure de se soucier du bien-être animal.

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.