Ma vie d’élu – 7

17 novembre 2017

La démission récente d’une conseillère municipale (qui en appelle à des problèmes personnels comme justification) plonge le Conseil dans la perplexité en ce début de réunion. Moi je me demande à quel point cette perplexité est feinte. Personne ne se sent-il donc jamais inutile, impuissant, trop occupé par ailleurs pour bien faire son travail ? Personne ne déplore-t-il donc les difficultés de communication entre nous ? Personne ne rêve d’envoyer tout balader pour consacrer son esprit à des choses plus futiles, plus agréables, plus constructives ? Je tente de faire part à l’assemblée de ce en quoi la démarche de la démissionnaire peut être compréhensible et j’ai l’impression, comme souvent, de parler une langue étrangère, de m’adresser à un groupe de zombies, dans le cerveau en bouillie desquels mes mots n’ont aucune chance de trouver la moindre résonance.

Vient ensuite l’hommage appuyé au boulot de l’ex-conseillère par une personne qui a plutôt pour habitude de donner dans la critique acariâtre, et qui je le crains ne lui a rien dit de tout cela en face. Les compliments ou remerciements des uns et des autres que j’ai pu lire ou entendre depuis le début de ce mandat se comptent sans doute sur les doigts d’une main, et on se demande pourquoi certains démissionnent…

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.