Moi, citoyen – 10

30 octobre 2017

Petite crête rose sur la tête, il est sympathique le jeune employé branché de cette grosse boîte de fourniture d’énergie. Et il connaît son sujet !

S’ils n’ont pas proposé plus tôt d’abonnement d’électricité provenant des énergies renouvelables c’est que les consommateurs n’étaient pas prêts ! Mais promis, avant même que la SCOP Enercoop existe, ils y pensaient et y œuvraient dans l’ombre ! Et maintenant, puis-je faire autrement que de constater (sur ce site comparatif adoubé par l’État n’est-ce pas…) qu’ils sont les moins chers du marché ?

Ah mais oui, ah mais ça alors, mais suis-je donc idiot de soutenir les défricheurs qui n’ont même pas pensé à le faire pour le profit et ont naïvement ouvert la porte à tous les autres ? Ces autres qui surfent désormais à coup de com’ brillantissime sur la vague écolo maintenant qu’elle représente une part de marché qu’il serait parfaitement imbécile d’ignorer… Ah mais cher ami, heureusement que vous êtes venu (et quelle bravoure d’avoir affronté tous ces virages, quel sens du devoir !). Un peu plus et je continuais à dépenser bêtement plus que nécessaire… Si, si, vraiment, vous avez raison, un sou est un sou, et il est toujours mieux chez moi que je-ne-sais-où. À quoi bon – soyons sérieux – flamber son argent en soutien à ce qu’on croit juste, puisqu’on peut compter sur de grandes entreprises philanthropes comme la vôtre pour mettre en pratique les belles idées qui nous mitonnent un monde plus vert, plus équitable, et moins cher ! Ah mais vous resterez bien manger ? Je vous fais un prix…

(Plus tard, les Témoins de Jéhovah devront se heurter au dur constat que j’ai déjà épousé une autre utopie que la leur. Jusqu’au fond des bois, sévère concurrence dans le porte-à-porte !)

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.