Plantes, compagnes – 3

20 octobre 2017

Celles qui enrhument.

Les graminées fourragères me taquinent au printemps, me rendent les journées plus ou moins éprouvantes pendant environ trois mois, et puis un peu tous les jours le reste de l’année quand je les manipule sèches et en bottes pour nourrir mes animaux de ferme herbivores. Rien que de très commun pour du foin. Rien de bien handicapant, même pour un paysan.

Plus insolite, je réagis aussi, et parfois fortement au contact avec les plants de tomates. Lors d’une taille un peu poussée sur mes quelques deux cents spécimens, je peux engorger de sécrétions nasales jaune vif fort liquides, en un rien de temps, tout un paquet de mouchoirs en papier. Du pollen ou de la sève, qui me laisse une croûte brune sur les doigts (convertissable en jus jaune fluo au lavage des mains), je n’ai clairement identifié l’agresseur. Et personne pour m’y aider, car je me trouve bien esseulé face à ce tout petit mal en forme de gag qui semble m’avoir pris pour tête de turc.

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.