À l’avenir – 1

20 septembre 2017

L’écriture est mon risque. Je m’y trouve fort bien, mais il m’a jusqu’à présent semblé plus raisonnable de ne pas la pratiquer autrement qu’accompagnée de, enrobée par, mêlée à du dessin – du moins pour ce que je prétendais vouloir publier, ne fût-ce que pour une diffusion restreinte. Ainsi, pratiquant la bande dessinée ou le texte illustré ou un hybride des deux, je pensais me mettre à l’abri des déconvenues les plus méchantes : le dessin rattraperait toujours le texte s’il le fallait, et vice-versa. Et si les deux déconnaient, j’avais dans ma besace des trucs de mise en scène tout trouvés pour que la pilule passe quand même sans trop irriter. Mais il me faut bien me rendre à l’évidence je crois, qu’il s’agissait là d’une sécurité tout à fait fantasmée : il y avait toujours quelque lecteur ou lectrice pour regretter que l’un ou l’autre, du dessin ou du texte, tire le tout vers le bas… (Et je suis moi-même parfois ce lecteur pour les ouvrages des autres.) Ainsi maintenant que je me frotte à l’écriture brute, et tout en me sentant nu et vulnérable – quand ce n’est pas imposteur -, je me découvre excité par les perspectives qu’offre cette nouvelle orientation.

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.