Jeune vieux – 3

30 avril 2017

Me trouver déçu, en me relisant dix ans plus tard, de juger mon moi d’avant plutôt bon rédacteur et commentateur pertinent. Il me faudrait donc forcément évoluer ? Gagner à tout prix en savoir, en savoir-faire et en savoir-paraître ? Même quand les capacités détenues en la matière semblent suffisantes à la bonne marche de ses activités ? N’est-ce pas dès lors ambigu de placer ici sa volonté plutôt que sur le savoir-vivre, le savoir-être, le savoir-aimer, qui nous permettent de vivre en bonne intelligence avec les autres et devraient nous suffire pour exister, tout simplement, et humblement ? Mais vieillir – donc décliner – sans évoluer par ailleurs, est-ce vraiment exister ?

Auteur : zazar

Après des études dédiées à l’illustration et quelques années de pratique de la bande dessinée, je me réinstalle fin 2008 sur la petite ferme écolo (en AB et sous mention Nature et Progrès) où j’ai grandi, dans les Cévennes. Mes parents y avaient élu domicile en 1973, achetant alors une ruine et un terrain envahi par les pins. 40 ans plus tard, ils peuvent me léguer un lieu habitable, vivant, agréable… Une petite oasis de verdure isolée au cœur d’une forêt plutôt aride, et un outil de travail efficient – quoiqu’un peu brinquebalant. Ainsi, en 2013, je reprends officiellement l’activité agricole de mes illustres géniteurs qui ont déménagé dans la bourgade avec services la plus proche. Je suis accompagné par ma compagne dans nos activités de cultures (fruits et légumes), de petit élevage, de valorisation de ces productions en cuisine (dans des foires bio et à la ferme) et d’Accueil Paysan en camping et chambres. Une bande dessinée dédiée à nos premières années paysannes, le « Carnet de Cambrousse », est à paraître. Le JOURNAL PAYSAN, lui, tout de texte, et sans doute plus intime, prend la suite de la BD, mais peut s’appréhender sans l’avoir lue. J’ai 37 ans quand je le démarre, le 8 avril 2017.